Et si la France fait faillite – On prend un arc, des flèches et on chasse le sanglier?

2eme épisode : Et si la France fait faillite – On prend un arc, des flèches et on chasse le sanglier?

La dette

Aujourd’hui (15 février 2013), le montant de la dette publique (Etat + collectivités territoriales + Sécu sociale) est égale a 1 832 170 015 113 € (1832 Mds) soit 28 187€/habitant. Ce nombre est très certainement supérieur à 90% du PIB.

Ces données paraissent impressionnantes à première vue. Mais autant tuer le suspense, une faillite de la France apparaît peu probable. Techniquement déjà, la France est loin du défaut de paiement. Fonctionnaires, rassurez-vous!

Même si une banqueroute avait lieu, elle interviendrait après la faillite de toute l’Europe du Sud et entrainerait certainement le reste du monde avec ! Elle signifierait également le retour au Franc, une monnaie qui vaudrait « peanuts ».

Cependant, une faillite partielle est certainement plus probable. Malgré les apparences, ce n’est pas si compliqué à envisager. L’histoire est un éternel recommencement – en 1799 Napoléon annulait arbitrairement 2/3 de la dette française pour financer la marine et l’armée.

Mais avant de traiter ces questions, voyons déjà qui prête à la France ?

La dette de la France est majoritairement détenue par l’intermédiaire d’OAT, ce sont des emprunts d’une durée variable (7ans en moyenne) achetés par les investisseurs sur les marchés financiers.

Ces investisseurs sont pour 22% des compagnies d’assurance-vie (AXA, Allianz, MMA) pour 13% des banques (BNP, CIC) et en simplifiant 8% des entreprises et ménages Français.

Le reste de notre dette (56%) est détenue à l’étranger. Par qui ?

Malheureusement, il est interdit de savoir (code de commerce). Ca sent un peu la magouille quand même non ?!

Une faillite signifierait donc que la France ne peut pas rembourser ses dettes. En d’autres mots, vos contrats d’assurance-vie, livrets A, livrets jeunes ont été investis pour bonne partie en dette française et le gouvernement vous direz simplement: « Désolé, on a tout dépensé » !

Les exemples Islandais et Argentins

Soyons raisonnable, avec la puissance économique de la France, une solution intermédiaire serait trouvée : par exemple les Islandais ont simplement refuser de rembourser les étrangers leur ayant prêtés de l’argent et on pu garantir les dépôts des habitants. Après un recul du PIB de 6,7%, la croissance est repartie autour de 2 à 3%. Les banques sont assainies (ou nationalisées !).

Le problème de cette stratégie est simple et double (BOUM le jeu de mot) :

• plus personne ne voudra prêter aux Islandais à présent !
• les entités à qui l’Islande a prêtée de l’argent ne lui rendront pas !

Et oui, si vous me filez 20 euros et je ne vous rembourse pas, vous me redonneriez 10 euros le mois suivant ?

Le cas de l’Argentine est assez révelateur : 10ans après la faillite de 2001 l’état ne peut toujours pas emprunter sur les marchés !

Revenons à nos moutons : Cas de la France

On parle ici d’une solution extrême, la France passerait certainement par un rééchelonnement de la dette.

Plusieurs cas de figure, soit on ne paie plus d’intérêts, soit on étale le remboursement de la dette sur une plus longue échéance – je vous rends 2*10 euros sur 2 semaines au lieu d’une, ou encore un dette « freeze » – pas de remboursement pendant quelques mois, etc.

Ce mécanisme a déjà été appliqué à la Grèce (sous forme « caché»), à l’Argentine et nombre de pays Africains notamment. Par contre, la chute du niveau de vie est vertigineuse! Mais ca, ce sera pour un prochain article 😉

En attendant, vous pouvez ranger vos arcs.

Une fois n’est pas coutume, je vous laisse sur une citation : « L’exemple argentin montre que le défaut est une idée formidable », Paul Krugman, prix Nobel d’économie.

Ciao !